[Plume II - Mêlée] Les anciens dirigeants d'une organisation peuvent-ils encore prétendre à un rôle influent au sein de celle-ci ?

Les anciens dirigeants d'une organisation peuvent-ils encore prétendre à un rôle influent au sein de celle-ci ?

Vous connaissez évidemment le sujet, mais je me dois quand même de l’amener un minimum. Quand il est temps qu’un dirigeant passe le relais à son héritier, il lui confie l’ensemble des activités de l’organisation, et met la réputation de celle-ci entre ses mains. C’est une décision lourde de conséquence pour tous les deux, l’un accepte de céder sa place de tout puissant, l’autre prend les reines de quelque chose de plus grand que lui. Dans ce cas précis, se pose la question de l’influence de l’ex-leader vis-à-vis de l’organisation. En effet, l’aide d’un ancien dirigeant n’est pas à négliger, surtout du point de vue de l’expérience dans le cas de longs « règnes », cependant, est-ce que le développement de l’organisation en elle-même ne pourrait-elle pas être ralentie par la présence d’anciennes idées que véhiculerait cet ancien dirigeant ? L’influences des anciens, si elle est conservée, pourrait alors être néfaste au développement de l’organisation, et à son adaptation avec un monde plus « moderne ». Je discuterai de cela dans ce qui va suivre. Vous vous doutez bien que je vais faire une sorte de dissertation à ce sujet, sous la forme thèse, antithèse, et synthèse (en effet, tout se joue finalement dans la nuance).

Pour commencer, je vais défendre le point de vue disant que les anciens dirigeants d’une organisation ont le droit de conserver une place, plus qu’importante, au sein de leur organisation, et ce pour diverses raisons. Premièrement, oui c’est assez classique, mais le fait d’avoir de telles responsabilités peut être impressionnant, et ces anciens dirigeants ont su garder la tête haute, jusqu’au passage de pouvoir, en essayant de tenir, tant bien que mal, les reines d’une organisation mafieuse. En ce sens, et « simplement » pour avoir eu le courage et la fierté d’avoir eu cette place, ce serait logique de leur donner une place privilégiée au sein de l’organisation elle-même. De ce fait, s’ils sont actifs - ce qui n’est pas le cas de tous – ils pourraient faire part de leur expérience, non négligeable, au nouveau leader. Le guidant ainsi lors de ses premiers pas, et continuant de l’aiguiller à travers le chemin relativement brumeux qu’est la direction d’une organisation mafieuse. En ce sens, il est bon qu’il puisse agir en tant que conseiller par exemple, ayant vécu un nombre de situations impressionnants, il pourra guider son successeur à ne pas faire les même erreurs que lui – même si c’est formateur, mais ne soit pas trop pressé, j’y viendrais ensuite – et à appréhender de la meilleure façon qui soit toutes les embûches qui se trouvent sur la route d’un dirigeant. Lui confier du pouvoir serait alors une façon à la fois de le remercier pour avoir servi son organisation comme il l’a fait, mais aussi pour reconnaître que diriger nécessite une certains nombre de qualités, et que ces qualités sont toujours profitables aux suivants, son avis devant constituer une ligne directrice pour la suite. La dernière chose que je souhaiterais mentionner, en guise de transition, c’est que les anciens dirigeants permettent aussi de rappeler aux suivants ce qu’est l’essence même de l’organisation, afin de ne pas la perdre de vue – c’est contestable, je le sais, c’est une transition après tout – et ne pas oublier qu’est-ce qu’elle est vraiment.

Et tu l’as bien compris, il y a un mais (pour passer à l’antithèse, pas trop le choix …), en effet, cette dernière idée de faire perdurer, à travers les générations mafieuses, l’idée de départ et la vision de base de l’organisation, n’est-ce pas un frein au développement de cette dernière ?

C’est en effet cette opinion que je souhaite étoffer dans cette seconde partie, et cela en repartant de l’idée précédente : cette influence n’est-elle pas un frein ? Eh bien je pense qu’il est légitime de penser que dans le cas où les dirigeants conserveraient une influence plus que notable au sein de l’organisation, ils pourraient être un frein à son évolution, en voulant faire perdurer leurs propres coutumes (à la mode pendant leur règne), et sans tenir compte (ou du moins pas assez) des nouvelles idées du leader actuel. Comme nous avons pu le constater en jeu, on voit de clairs changements par rapport aux années précédents, et cela est encore plus visible pour les anciens des années 2008 (simple exemple). Ainsi,les anciens dirigeants seraient-ils vraiment capables de s’adapter à une nouvelle façon de jouer, à un nouveau monde mafieux si-je puis dire ? Ce n’est pas assuré, et c’est en ce sens qu’ils pourraient freiner les nouveaux. Ce que j’essaye d’illustrer c’est la fameuse expression « Il faut tourner la page », et là nous parlons de tourner la page sur un règle que tout le monde reconnaît, mais qui a pris fin. Les anciens se doivent alors de laisser place aux nouveaux arrivants, pour les laisser s’exprimer comme ils le souhaitent. Ils se doivent de faire confiance à leurs successeurs pour garder la tête droite et mener l’organisation comme bon leur semble. Il n’est pas question de faire tout autre chose, mais simplement le fait que les nouveaux ont aussi leurs idées, et qu’elles peuvent être bénéfiques à l’organisation. Et ils ne pourraient pas clairement gérer comme ils le veulent en ayant, à coté d’eux, leur mentor. Il faut laisser le nouvel oiseau déployer ses ailes et le laisser aller à sa guise. C’est en ce sens que les dirigeants ne devraient pas avoir à garder leur influence au sein de l’organisation.

Cependant, nous le savons tous, il y a toujours nuance, et c’est le moment pour moi de nuancer tout cela. En effet, la transmission de pouvoir se base sur le fait que l’ancien fait confiance au nouveau pour la gestion de l’organisation, et en ce sens c’est le nouveau et uniquement lui qui devrait avoir le fin mot de toutes les décisions. Il ne faut cependant pas passer du tout au rien, virer un ancien dirigeant n’est pas utile, c’est un atout qu’il faut préserver. L’expérience n’est pas quelque chose de négligeable dans ce milieu, et il est clair que les anciens en possèdent. Le tout est de trouver une juste milieu, pourquoi ne pas donner aux anciens dirigeants un poste de consultant, de conseiller à la limite. Cela leur permettrait d’exprimer leur avis, et que leur avis soit demandé par le nouveau leader, mais ils ne décideraient en aucun cas, ils feraient « juste » office de conseillers. Pour ce qui est de leur influence, ils en possèdent un minimum à la fin de leur règne, et ils conserveront cette influence par la suite, s’ils ont su se distinguer par leurs actes. Je suis donc convaincu que le règne du nouveau leader ne doit pas être entravé par l’ancien, mais qu’il est nécessaire de le conserver proche de soit, premièrement car il le mérite, et deuxièmement car c’est un atout clé, qui jouera la différence dans les situations les plus complexes.

Dans ce type d’exercice la conclusion n’est pas utile, tout est dans la synthèse, cependant j’espère que la lecture de cela fût agréable, et même si tout est très théorique, je compte sur vous pour faire des ponts avec votre expérience personnelle, si vous n’en avez pas, alors tâcher simplement d’imaginer. Une dissertation est après tout très abstraite.